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Historias Sudacas
25 juin 2008

Rideau de clôture : River au chaud

Le tournoi de clôture de foot argentin s’est achevé le week-end dernier. Comme dans la plupart des pays sud-américains, le championnat local est divisé en deux tournois, les matches aller et les matches retour, nommés apertura et clausura, ce qui donne donc deux champions par an. Lanús avait gagné le tournoi d’ouverture en décembre dernier. Et c’est finalement River Plate qui arrache le tournoi de clôture, après quatre longues années de disette, remportant son 33è titre national qui accroît encore un peu plus son prestige de club le plus titré du pays.

 

 Pourtant, tout n’a pas été rose pour les rouge et blanc cette saison. Suite à un bon début de championnat, ils ont commencé à broyer du noir à la fin du mois d’avril. Après par un revers surprise sur la pelouse du Rosario Central de Kily Gonzalez (1-2 après avoir longtemps mené au score), ils sont allés se prendre les pieds dans les filets de la Bombonera lors du superclasico contre Boca, avant de se recevoir un énorme passing-shot dans les dents en huitièmes de finale Copa Libertadores, contre le Ciclón de San Lorenzo, autre club de Buenos Aires.

 

 Cette date du 8 mai 2008 va rester gravée au fer à souder dans la mémoire des supportes millionarios. Après avoir perdu 2-1 à l’aller au Nuevo Gasometro, l’antre du Ciclón, River mène 2-0 au retour à la maison, son adversaire est réduit à neuf… Et le drame survient. San Lorenzo , avec deux joueurs en moins, revient à deux buts partout et élimine River devant 80 000 supporters médusés dans un Monumental aussi silencieux que le Maracaña lors de la défaite du Brésil en finale du Mondial de 1950 contre l’Uruguay.

 

  El cuervo (le corbeau, autre surnom du San Lorenzo) laissait la gallina le bec enfoncé dans la pelouse, après ce derby, appelé aussi le « combat d’oiseaux ». En quelques jours, en plus d’avoir vu fondre son avance en championnat, River était honteusement sorti du tournoi le plus prestigieux d’Amérique. La colère des supporters excédés et les conflits internes qui surgissaient n’allaient guère aider le coach Cholo Simeone dans sa mission de conquérir le titre national. Ariel Ortega, le maître à jouer de l’équipe, n’arrivait pas à résoudre ses soucis avec les boissons alcoolisées et se défoulait en battant sa femme. Des joueurs importants de l’équipe-type comme le gardien Juan Pablo Carrizo et le milieu Oscar Ahumada critiquaient le manque d’envie et de motivation d’autres membres de l’équipe. Lors de la réception du Gimnasia La Plata le dimanche suivant, les joueurs étaient accueillis par des jets de maïs et de plumes par leurs propres supporters. Et pourtant…

 

 Après avoir vaincu le Gimnasia, club doyen, River va aller chercher un bon nul sur la pelouse de l’Independiente, un rival direct. Ortega renaît de ses cendres et redevient étincelant. El enano Diego Buonanotte, jeune pousse de 19 ans formé au club, physique d’écrevisse, tête de bambin de CM2 avec la voix de Bart Simpson en bonus, joue de sa vitesse impressionnante et plante des buts décisifs. Dans les cages, Carrizo est dans la place et justifie son titre de meilleur gardien du championnat. River gagne les quatre derniers matches, profite des points perdus dans le même temps par ses principaux poursuivants, Boca Junior et Estudiantes de La Plata, et rafle la mise à une journée de la fin après une victoire 2-1 sur l’Olimpo de Bahía Blanca.

 

  Pour couronner le tout et rendre la victoire encore plus belle, River est sacré champion trois jours seulement après que Boca, le rival éternel, s'était fait sortir en demi-finales de la Libertadores sur la pelouse du club brésilien de Fluminense. Et c’est peut-être pour ses supporters encore plus beau que le titre en lui-même. Car Boca s’était depuis quelques années emparé de l’appellation de « rey de copas » : quand il ne gagnait pas le championnat, il remportait la Libertadores, trophée ô combien prestigieux, et ses supporters pouvaient continuer à chambrer le reste de l’Argentine. Pour la première fois depuis quatre ans, c’est donc au tour des fanáticos de River de pouvoir charrier un peu, preuve en est des nombreux supporters vêtus du maillot de Fluminense lors du match du sacre, montrant être presque plus heureux de l’élimination de Boca que de leur propre titre.

 

 En attendant la reprise du tournoi d’ouverture au mois d’août, ces deux clubs devront se résoudre à voir leurs meilleurs éléments partir pour l’Europe. Comme tous les six mois, une nouvelle vague de départs de grands noms du championnat va traverser l’Atlantique. « Bizness is bizness », et le peso ne fait pas le poids face à l’euro. Il n’y a aucun moyen de retenir les nouveaux joyaux du championnat. Les meilleurs buteurs de la saison, Darío Cvitanich de Banfield et el tanque German Denis de l’Independiente ont signé respectivement pour l’Ajax d’Amsterdam et le Napoli cher à Maradona. Côté Boca, Palacio et Ibarra sont annoncés partants pour le vieux continent, et la rumeur d’un come-back de Riquelme en Europe se fait de plus en plus grande. River perd le meilleur gardien du pays en la personne de Carrizo qui a signé pour la Lazio de Rome, et s’apprête à se séparer de l’attaquant colombien Falcao et du jeune crack Belluschi. Ortega aussi claque la porte, après un conflit ouvert avec les dirigeants. Heureusement, le vivier de jeunes joueurs du champion est inépuisable, et de nouvelles promesses ne devraient pas tarder à éclore. En plus, on annonce des gros retours tels que ceux des internationaux Ayala, Aimar, ou encore Solari. Le traumatisme de la monumentale déroute contre San Lorenzo commence à s’estomper. Le cyclone est passé. Les poules vont pouvoir passer l’hiver au chaud.

0212509B

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Commentaires
R
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